L’Affaire Seznec 1 (1923-1924)

Denis Langlois, qui fut pendant 14 ans l’avocat de la famille Seznec, met à la disposition des internautes une partie de ses archives personnelles.

On trouvera ci-dessous des documents et des photos que les lecteurs ne connaissent peut-être pas. Certains remontant à près de cent ans sont malheureusement de mauvaise qualité. Des observations et des commentaires accompagnent cette publication.

Il est possible de donner son avis en se rendant à la rubrique Nous écrire.

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État-civil de Joseph Marie Seznec (dit Guillaume), né le 1er mai 1878 à Plomodiern (Finistère), décédé le 13 février 1954 à Paris 13e.

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Mariage de Guillaume Seznec et Marie-Jeanne Marc, le 18 juillet 1906 à Plomodiern.

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Marie-Jeanne Marc à dix-sept ans. (Elle est née le 8 février 1886 à Plomodiern et décédera le 14 mai 1931 à Paris.)

Guillaume Seznec.

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Livret militaire de Guillaume Seznec.

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Marie-Jeanne Seznec et ses quatre enfants (Albert, Marie, "Petit Guillaume" et Jeanne) photographiés en 1924.

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Acte de naissance de Jeanne Seznec le 11 novembre 1912. Elle sera l’enfant de Seznec qui se consacrera le plus à la défense de son père. Mariée avec François Le Her en 1939, elle aura elle aussi quatre enfants (Jean-Claude, Francette, Bernard et Denis). Elle décédera le 15 avril 1994 à Paris.

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Papier à lettres commercial de Seznec qui tint notamment une blanchisserie à Brest et une scierie à Morlaix.

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Plan de la scierie de Morlaix en 1923.
(Archives Bertrand Vilain/Al Baker)

Plan de la propriété de Guillaume Seznec à Traon-ar-Velin, route de Brest, à Morlaix, en 1923 (croquis de René Trémon).

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La maison des Seznec à Morlaix en 1923.

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Guillaume Seznec.

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Pierre Quémeneur, conseiller général du canton de Sizun dans le Finistère, négociant en bois, relation d’affaires puis ami de Seznec. C’est avec lui que Seznec partit de Bretagne en voiture pour Paris le 25 mai 1923. Officiellement personne ne revit Quémeneur vivant et Seznec fut accusé de l’avoir tué.

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La voiture Cadillac dans laquelle Seznec et Quémeneur s’embarquèrent pour Paris. En mauvais état, elle connut de nombreuses pannes.

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L’Auberge du Plat d’Étain à Houdan où Quémeneur et Seznec dinèrent le 25 mai au soir.

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Lettre adressée le 13 juin 1923 au Directeur de la Sûreté par Me Jean Pouliquen, notaire à Pont-l’Abbé et beau-frère de Quémeneur, qui s’inquiète de la disparition de celui-ci.

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Me Jean Pouliquen.

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Télégramme envoyé du Havre et signé Quémeneur pour rassurer sa famille. Il s’avéra être un faux.

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Lettre du Contrôleur des Services de recherches judiciaires en date du 21 juin 1923 demandant au Procureur de la République de Brest ( circonscription du domicile de Quémeneur ) d’ouvrir une instruction judiciaire pour meurtre, après des recherches infructueuses au Havre.

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Dans la valise de Quémeneur abandonnée dans la salle d’attente de la gare du Havre, la police découvre notamment une promesse de vente sur papier timbré en date du 22 mai 1923 par laquelle Quémeneur s’engage à céder à Seznec pour la somme de 35.000 francs une propriété qu’il possède à Plourivo (Côtes-du-Nord). Seznec, interrogé par la police, confirme cette promesse de vente et en présente un second exemplaire. Devant le prix particulièrement faible, il affirme qu’il a versé un dessous-de-table en dollars équivalant à 65.000 francs. Ces deux promesses de vente eurent une importance primordiale dans l’affaire. Elles furent considérées par les experts comme des faux et certaines mentions manuscrites dont sa signature furent attribuées à Seznec. Celui-ci soutint toujours qu’il s’agissait d’actes authentiques et ne demanda pas de contre-expertise.

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Traou-Nez, propriété de Quémeneur à Plourivo sur les bords du Trieux.

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L’un des premiers procès-verbaux de police. Le 27 juin 1923, un Américain Ernest Ackermann dont Seznec a indiqué le nom est interrogé par le Commissaire Achille Vidal dans l’enquête ouverte contre X pour disparition suspecte.

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28 juin 1923. Guillaume Seznec suspect n°1 dans la disparition de Pierre Quémeneur est convoqué au siège de la Sûreté Générale à Paris. Seznec est à droite. Les autres personnes sont deux policiers, un journaliste et à l’arrière un garde.

28 juin 1923. Guillaume Seznec est convoqué par le commissaire Vidal au siège de la Sûreté Générale à Paris. Devant l’immeuble de la rue des Saussaies, il est photographié pour la première fois dans ce qui n’est encore que "L’affaire Quémeneur". La photo n’est pas très nette et, sous son chapeau, on distingue mal le regard de Seznec. Les journaux qui la publient le lendemain rivalisent d’imagination pour lui dessiner des yeux.

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Photo retouchée de Guillaume Seznec parue dans "Le Matin". Elle a été prise le 28 juin 1923 devant le siège de la Sûreté Générale à Paris où Seznec était convoqué.

Photo publiée par "Le Matin".

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Photo publiée par "L’Écho de Paris".
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28 juin 1923. Enregistrement par la police de l’exemplaire de la promesse de vente remis par Seznec.

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"Le Petit Parisien" du 29 juin 1923, "Le compagnon de M. Quémeneur est entendu à Paris par la Sûreté".

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La gare de Houdan.

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Enquête à la gare de Houdan le 29 juin 1923. A gauche, l’inspecteur Pierre Bonny et Seznec. A droite le commissaire Achille Vidal avec sa canne. Les autres personnages sont des policiers ou des employés de la gare dont le chef Piau. Seznec, après avoir affirmé que Quémeneur a pris le train à la gare de Dreux pour Paris, reconnaît qu’il s’est trompé et que c’est à Houdan. Cependant, compte-tenu de l’heure, il lui était impossible d’y prendre un train pour Paris.

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Devant la barrière de la gare, Seznec, le chef de gare et Bonny.

Procès-verbal de l’interrogatoire du chef de gare de Houdan, Pierre Piau, qui affirme que l’un des deux occupants de la voiture lui a demandé la route de Paris et que personne n’est descendu pour se diriger vers la gare. La voiture a pris la direction de Paris.

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Le même jour, à Rennes, Me Pouliquen est entendu par le commissaire Jean-Baptiste Cunat.

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Les recherches de la police s’orientent dans les environs de Houdan, Dreux et La Queue-les-Yvelines où Seznec est soupçonné d’avoir fait disparaître le cadavre de Quémeneur.

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Recherches dans les bois. Un chien policier est utilisé.

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A gauche le commissaire Achille Vidal qui porte la barbe, à droite l’inspecteur Pierre Bonny, un porte-documents sous le bras.

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Rapport de l’inspecteur Bonny. L’enquête est dirigée par le commissaire Vidal, Bonny lui sert de secrétaire.

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Un témoin, Pierre Dectot (à droite), maçon à Gambais, est interrogé par l’inspecteur Albert Tissier. Il affirme avoir vu Seznec, la nuit, sur la route entre La Queue-les-Yvelines et Bazainville.

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Le 30 juin 1923, le juge d’instruction Ernest Binet de Brest lance un mandat d’arrêt contre Seznec. Jusqu’ici témoin, celui-ci est mis aussitôt en état d’arrestation., sous l’inculpation d’assassinat et faux en écriture.

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"Le Journal", 1er juillet 1923.

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Seznec est conduit à Paris aux services de l’Identité judiciaire. Il est photographié le 1er juillet 1923, puis à nouveau le lendemain, 2 juillet, où une fiche anthropométrique détaillée est dressée.

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Le 2 juillet 1923, un libraire-papetier du Havre, M. Chenouard voit la photo de Seznec, prise durant l’enquête et parue dans le journal "Excelsior" de la veille. Il reconnaît en lui le client à qui il a vendu le 13 juin une machine à écrire d’occasion de marque "Royal". La vendeuse, Melle Héranval confirme cet achat. Il s’avère que les deux promesses de vente ont été tapées sur cette machine.

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Journal "Excelsior" du 1er juillet 1923.

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Seznec en état d’arrestation.

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La machine à écrire "Royal 10".

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"Le Journal" du 5 juillet 1923.

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Le 6 juillet, à Morlaix, après une première perquisition infructueuse chez Seznec, le commissaire Cunat et quatre inspecteurs de Rennes découvrent au-dessus de la chaufferie de la scierie une machine à écrire de marque "Royal 10". Les experts sont formels, c’est la machine qui, achetée au Havre, a servi à taper les deux promesses de vente. (La perquisition commencée sans témoins était illégale, mais cette illégalité ne fut soulevée ni au cours de l’instruction ni durant le procès par la défense de Seznec.)

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Tableau de l’expertise de M. Edmond Bayle, directeur des services de l’Identité Judiciaire, concluant que la "Royal 10" a servi à taper les deux promesses de vente.

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Seznec choisit comme défenseur Me de Moro-Giafferi, l’un des avocats les plus célèbres à l’époque, un spécialiste des affaires criminelles. Le 16 juillet 1923, il est transféré en train de Paris à Morlaix où il est incarcéré à la prison de Creach-Joly, pour être interrogé par le juge d’instruction Emile Campion (Les interrogatoires ayant lieu pratiquement tous les jours, Seznec désigne outre Me Moro de Giafferi deux avocats bretons, Me Feuillard de Brest puis Me Daniel Le Hire, le bâtonnier de Morlaix.)

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Le juge Emile Campion.

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Seznec est conduit menotté au palais de justice de Morlaix.

Procès-verbal d’interrogatoire de Pierre Piau par le juge d’instruction Campion (8 septembre 1923). L’instruction dura 14 mois.

Seznec emprisonné à Morlaix tenta de se suicider. Il écrivit à sa femme Marie-Jeanne une lettre-testament qui fut saisie par la direction de la prison.

Me Kahn

En décembre 1923, Me de Moro-Giafferi vint s’entretenir avec Seznec à la prison de Morlaix. Mais, quelques mois plus tard, il fut nommé sous-secrétaire d’Etat à l’enseignement technique dans le gouvernement Herriot et dut renoncer à défendre Seznec. Il proposa comme remplaçant son collaborateur, Me Marcel Kahn, un jeune avocat qui n’avait jamais plaidé jusqu’ici devant une Cour d’assises.

Lettre adressée par Marie-Jeanne Seznec à Me Kahn, le 1er juin 1924.

Première et dernière page de l’Acte d’accusation du Procureur général de Rennes Guillot renvoyant Seznec devant la Cour d’assises de Quimper pour assassinat et faux en écritures (13 août 1924).

Première et dernière page de la longue note que Seznec rédigea en septembre 1924 à l’intention de Me Kahn. (Il s’agit d’un cahier d’une vingtaine de pages que Seznec portait toujours sur lui afin de le soustraire à la curiosité des gardiens de la prison de Morlaix.) On trouvera sur ce site le texte intégral de cette note : le cahier secret de Seznec.

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Portrait de Pierre Quémeneur paru dans "Ouest-Eclair" du 19 octobre 1924. On ne connaît que deux photos de Quémeneur.

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